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Créé le : 09/02/2007 20:42
Modifié : 18/08/2007 18:30

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LA SOCIETE SENEGALAISE

15/04/2007 20:32

LA SOCIETE SENEGALAISE


o LES FEMMES

Journée de la femme au SénégalLa femme sénégalaise, malgré la religion musulmane prédominante, a une indépendance et une autonomie que nombre de femmes dans les pays industrialisés leur envieraient. Présentes dans tous les domaines économiques (financier grâce à l'imposant système des «tontines», agricole avec un dur travail dans les champs, commercial car elles détiennent le monopole du commerce de fruits et légumes, ...), nombres d'entres elles sont arrivées aux plus hauts postes du pays (députés, ministres, PDG...). Séductrices, extraverties, appréciées par tous les Africains (contrairement aux hommes sénégalais qui ont une mauvaise réputation dans la plupart des pays africains), à ce titre, elles entendent bien représenter toutes les femmes africaines dans leurs luttes pour l'amélioration de la vie du continent. Combat contre l'excision, contre la polygamie etc...on ne voit qu'elles à la télévision nationale, la RTS. Le journal du soir, présenté un jour sur deux par une femme, montre à quel point elles se sont imposées ces dernières années comme citoyennes à part entière.

Photos : à droite une affiche publicitaire à Dakar pour les bouillons-cubes Jumbo à l'occasion de la journée internationale de la femme du 8 mars 2007. Ci-dessous à gauche, tournoi de lutte féminine à Oussouye en casamance.

Lutte féminine à OussouyeDans la société bassari, un parlement de femme se réunit plusieurs fois par mois dans un lieu très secret où elles exposent tous leurs griefs à la femme du chef qui interviendra auprès de son mari. Dans le royaume diola des Floups, la reine a également un pouvoir très important au niveau de la ville d'Oussouye. Rappelons-nous que le chef de file de la résistance anti-coloniale en Casamance était la Jeanne d'Arc diola : Alinesitow Diatta. Cependant, cette situation privilégiée de la majorité des femmes ne doit pas cacher la situation difficile que connaissent les autres. On estime à 25%, le nombre de femmes ou de jeunes filles excisées au Sénégal. Si en ville la pratique a presque disparu du fait de l'information prodiguée à la télévision ou dans les associations et des lois très sévères, dans les campagnes elle reste courante notamment chez les Peulhs et les Toucouleurs du Sénégal oriental et du Fouta. Il n'est pas rare de voir, malgré les consignes de sévérité données aux gendarmes, des excisions collectives réalisées dans des villages. Chez les Peulhs, c'est, comme la circoncision, une occasion de fête. Les jeunes filles excisées (10-12 ans) se promèneront en boubou blanc avec un sceptre durant plusieurs jours.

Les artistes féminines du pays dénoncent ces pratiques depuis plusieurs années avec des résultats encourageants. Les responsables musulmans s'y mettent également en rappelant que l'excision n'est pas un précepte islamique. On s'aperçoit en somme très vite que ces femmes veulent bien plus que les hommes devenir modernes. La polygamie est rejetée en masse, et la mode si africaine avec les fameux boubous multicolores est une des priorités tant des jeunes filles que des femmes mariées. Cette liberté vestimentaire n'est d'ailleurs possible que grâce à l'autonomie financière que leur donne leur petite activité commerciale ou salariée. Il est également a noter ce ces dernières années, les femmes sénégalaises se sont lancées dans un type commerce international qui est devenu leur spécialité : elle se rendent au moyen-orient ou en Asie (Qatar, Dubaï, EAU, Malaysie, etc...) pour acheter des marchandises qu'elles revendront au Sénégal avec une belle marge.

Séduire en 5 leçons sénégalaises !& Séduire : cinq leçons sénégalaises de Sokhna Fall. A son arrivée au Sénégal, une jeune étudiante tombe sous le charme de Samba, beau Sénégalais. Mais le jeune homme doit s'absenter trois semaines; lui sera-t-il fidèle ? Elle, l'étrangère, ne sera-t-elle pas supplantée par une des femmes de ce pays, dont on dit qu'elles sont les plus séduisantes d'Afrique ? L'étudiante est alors prise en main par Coumba, volubile et très distinguée Dirianké, à la gentillesse toute maternelle, qui décide de lui apprendre les bases de la séduction à la sénégalaise; comment porter les vêtements occidentaux, la taille-basse, le boubou, le pagne et le petit-pagne, selon son âge, sa position sociale, mais, aussi, comment se tenir, marcher, parler... et se faire désirer. Mais surtout, cet apprentissage est l'occasion de découvrir les «dessous» d'une société très codifiée : la sensualité, la provocation et l'élégance sont pour la Sénégalaise le moyen de se distinguer de ses co-épouses, d'acquérir un certain pouvoir au sein d'une société gouvernée par les hommes et de contourner les contraintes imposées par l'Islam.
& La femme Sérère. de Issa Liaye Thiaw
& Participation des femmes à la vie politique - exemples du Sénégal et du Niger de H. Djibo
& L'entrepreneuriat féminin au Sénégal. de Fatou Sarr

& Femmes africaines en milieu rural. Les sénégalaises du Siné-Saloum de Marie Denise Piss. Aborde les différents aspects de la vie de la femme dans la brousse sénégalaise, sans pour autant se montrer indiscret ou partisan. Les anecdotes et les récits de femmes peuplent chaque page.

o LES ENFANTS

Les jeunes circoncis du SénégalMalgré la pauvreté du pays, l'enfant sénégalais a, dans l'ensemble, une place enviable dans la société. Il est vrai que, dans les zones rurales, la scolarisation est minimale et même souvent nulle plaçant le Sénégal dans le lot des pays les moins alphabétisés d'Afrique. Les enfants commencent à la campagne à aider très tôt leurs parents sans que celà soit une corvée. Ici, les jeunes ne sont pas exploités comme celà se voit souvent en Amérique du Sud. Le seul phénomène de ce type se voit hélas chez les marabouts, pseudo chef-religieux envoyant des myriades de gosses en bas âge mendier dans la rue.

Photos : à gauche, jeunes circoncis près de Sédhiou, à droite, deux enfants de la pauvre banlieue dakaroise jouant au baby-foot.

Au sein des familles, le cadet doit rester à la disposition du reste de la famille. Lorsqu'il est à la maison, on enverra ainsi le plus jeune aller chercher du sucre ou du pain à la boutique du coin sans que ce dernier n'ait le droit de se plaindre. Il reste des pays où on sait élever ses gosses.

Enfant du Sénégal jouant au baby-foot Comme ailleurs en Afrique, la classe d'âge à la campagne et dans les petites villes a beaucoup d'importance. Les enfants qui naissent et grandissent ensemble sont des frères jusqu'à la fin de leur vie. Ainsi ne soyez pas étonné qu'un Sénégalais vous parle de ses cinquante frères : en plus de ses frères de sang et de ses cousins il y aura tous ses amis d'enfance issus de la même classe d'âge. Joueurs et libres, sportifs fous de foot, les rues du pays grouillent de vie, de cris, de rires et de pleurs. Généreux et partageurs, ils sont choyés par toute la famille même si très tôt ils sont autonomes. Dans un pays où les châtiments corporels sont très rares, ils restent en milieux rural très respectueux des adultes et des étrangers. On ne peut que regretter le nombre important de mariages précoce pour les fillettes (il n'est hélas pas rare de voir une gamine de 13 ans être offerte en mariage) et les mutilations sexuelles (excisions) toujours présentes.

& L'envers du jour : les enfants errants de Dakar de Jean-Michel Bruyère. Depuis janvier 1997, Man-Keneen-Ki, groupe d'artistes vivant et travaillant à Dakar, prend en charge des enfants errants auxquels il fournit logement, nourriture, éducation, soins constants et, aussi, les moyens de l'expression artistique. Au bout de deux ans de contacts quotidiens, la confiance, à laquelle rien ne préparait ces enfants, s'est installée. C'est dans ce cadre que certains ont découvert la photographie et qu'ils ont élaboré dans leur langue, le wolof, d'une intense précision - des poèmes, des contes, des récits, où l'imaginaire et la réalité se mêlent étroitement sans qu'on puisse jamais les distinguer. Cette production artistique étonne. Partout, les regards doivent remiser leur condescendance et, devant des oeuvres fortes et élégantes, profondément intelligentes, s'essayer au respect et à l'admiration d'enfants d'abord laissés, comme des centaines de milliers d'autres dans le monde, à mourir dans les rues. De leurs travaux, ce livre propose une sélection de photographies, textes et peintures. Les poèmes et les textes (entre autres, d'Amadou Bâ, Ibrahima Konaté, Khalifa) - qui constituent de loin la plus grande partie de cet ouvrage - sont extraits d'une immense matière littéraire (poèmes, chroniques, journaux, contes et nouvelles) produite par les enfants depuis juin 1996.
& Pauvreté ambiguë : enfants et jeunes au Sénégal - Collectif - ENDA/UNICEF

o LA POLYGAMIE

Les sociologues estiment qu'aujourd'hui seuls 12% des ménages sont polygames et que cette pratique tend à disparaître un peu plus chaque année. Mais il faut bien-sûr relativiser. L'Afrique noire n'a jamais été une société à majorité de mariages polygames. Ce mode d'union n'a toujours bénéficié qu'aux plus riches. Traditionnellement ce n'est même qu'aux chefs de villages que revient ce privilège. La plupart des femmes refuseraient d'ailleurs de se marier avec un homme déjà «muni» d'une épouse. Dans tous les cas, les maris ayant plus de quatre épouses sont inexistants puisque ce chiffre est la limite qu'imposent l'islam et la loi. Il n'y a guère que dans les zones rurales et les familles maraboutiques que ce problème se pose du fait du système de «pré-mariages» pratiqués par les parents qui décident à l'avance du mari qu'aura leur fille. La polygamie est autorisée par la loi sénégalaise mais des restrictions existent. Un couple se mariant sous le régime de la monogamie ne peut pas voir le mari épouser une deuxième femme sans l'accord contractuel de la première. Aucun président de la république n'a été polygame au Sénégal. Il en est de même pour les premiers ministres à l'exception notable d'Ousmane tanor Dieng (candidat malheureux aux présidentielles 2007), longtemps premier ministre d'Abdou Diouf, et qui possède quatre épouses (c'est sans doute pour cela qu'il a toujours l'air fatigué) soit près de 864 paires de chaussures dans sa maison familiale.

 Voir la page sur la polygamie et la monogamie dans la loi Sénégalaise

& La femme de mon mari de S. Fainzang O. Journet. Présente le fonctionnement de l'institution polygamique, le système idéologique qui la fonde et la vie quotidienne des femmes dans le contexte de ce mariage par une approche de l'intérieur. Les auteurs proposent en outre une étude comparative des réalités observées en Afrique et dans le cadre de l'immigration en France.

o LA FAMILLE

Enfants sénégalaisComme sur le reste du continent, la famille reste le noyau de la société sénégalaise. C'est grâce à cette famille que la population «tient le coup» malgré la crise chronique que connaît le pays. Mais c'est aussi parfois à cause de ce lien pesant que le pays éprouve certaines difficultés. C'est en conciliant cette solidarité à une conception plus autonome de l'individu que des progrès réels pourront être réalisés. Le problème, car c'en est un en partie, saute tout de suite aux yeux de l'étranger. Les Sénégalais en ont conscience et tentent petit à petit de le résoudre : le travail, denrée rare et presqu'introuvable en milieu urbain, est systématiquement donné aux parents plus ou moins proches de la personne chargée de recruter. Le problème engendré par ce comportement est multiple : d'une part, le parent employé n'aura pas forcément les qualités requises pour cet emploi. S'ensuit donc une multitude d'erreurs commises par ces personnes non qualifiées. D'autre part, les études pourtant très prisées par les Sénégalais, ne serait-ce que par enrichissement culturel, ne peuvent qu'être dévalorisées par ce genre de recrutement familial : «pourquoi étudier puisque mes relations familiales ne me permettront pas d'avoir un emploi correspondant à ma qualification?» Et inversement : «pourquoi étudier puisque de toute façon mon oncle bien placé dans l'entreprise X me fournira un emploi ?». Un certain découragement s'empare donc des jeunes qui deviennent souvent fatalistes ne voyant comme unique solution que l'émigration.

Photos : à gauche des enfants de la campagne, ci-dessous à droite une famille nombreuse koldoise

Une famille sénégalaise au grand completLes petites annonces d'emplois proposées par les organisations internationales ne sont même plus lues par les diplômés puisqu'ils savent que c'est un Sénégalais qui s'occupe du recrutement et que l'annonce n'est qu'une formalité imposée par les entreprises étrangères ! Le résultat de cette préférence familiale, phénomène humainement compréhensible mais économiquement déplorable, fait que les familles riches ont tendance à s'enrichir grâce à la multiplicité des emplois et que les plus pauvres stagnent dans leur misère. On se souviendra de cette annonce nécrologique sur une radio nationale concernant un cadre d'Air Afrique : «Mme Fatou X, sa tante, gestionnaire à Air Afrique, Mr Hassan X, son frère, contrôleur aérien à Air Afrique, Mr Mamadou X, son frère, agent d'entretien à Air Afrique, etc...ont la douleur de vous annoncer etc....». On comprend désormais mieux la faillite de cette compagnie aérienne bananière où le recrutement familial était la règle et où la moitié des passagers voyageaient à l'oeil bénéficiant des billets gratuits réservés au personnel et à leur famille.

Néanmoins, en milieu rural, ce phénomène s'atténue du fait de la quasi-absence de travail salarié. Tout le monde est agriculteur et personne ne chôme vraiment.
Cette solidarité familiale loin de s'exercer uniquement dans les situations favorables se manifeste également en cas de problème. Jamais un Sénégalais ne sera démuni face à une perte d'emploi ou au décès d'un proche. Il y aura toujours un lit, toujours une assiette pour un frère, un neveu, un grand-père ou une arrière-petit-cousin dans l'embarras. C'est même un devoir d'aider cette personne, au risque, si on ne le fait pas, de passer dans le village pour un parent indigne. La majorité des Sénégalais étant dans «l'embarras» on comprend mieux pourquoi une personne qui travaille peut en avoir vingt autres à sa charge ! Ce besoin de «bien paraître» aide également à comprendre pourquoi lorsqu'un membre de la famille commet un acte répréhensible par la loi ou condamnable par les traditions, c'est sur tous les parents que rejaillissent la honte et l'opprobre, sur plusieurs générations. L'héritage des vieilles traditions familiales se voie dans la vie de tous les jours. Dans la plupart des familles par exemple les hommes mangent de leur côté, alors que femmes et enfants mangent à part.

& La famille wolof d'Abdoulaye Diop (anthropologie-sociologie)
& Structures familiales et fécondité en milieu urbain : cas du Sénégal de Nafissatou Diop

o L'ALPHABÉTISATION

Ecole maternelle à DakarComme dans beaucoup de pays en voie de développement, l'illettrisme et l'analphabétisme sont importants au Sénégal et sont un frein à la croissance. Le Sénégal est particulièrement touché et le taux de scolarisation au Sénégal est inférieur à celui que l'on peut observer dans des pays tels que le Burkina-Faso ou le Bénin. L'enseignement public est pourtant d'assez bonne qualité et les enseignants sont bons. Le problème vient en fait des zones rurales qui sont vraiment défavorisées. La création au milieu des années 90, des «volontaires de l'éducation», ces jeunes bacheliers envoyés en brousse pour une indemnité de 50.000CFA/mois seulement (76 euros) a largement contribué à aider ces populations rurales qui ont de grandes difficultés à envoyer leurs enfants à l'école. Les conditions d'enseignement dans les campagnes sont néanmoins très difficiles. Faire acheter un stylo à 100CFA (0,15 euros) à un enfant tient du miracle. Ne parlons donc même pas des livres. Dans les endroits les plus excentrés, il n'y a qu'un seul niveau de classe pour tous les élèves qui étudient avec une simple ardoise sous une paillote. Les meilleurs élèves comme les moins bons sont donc vraiment pénalisés.

Photos : à droite, le mur d'une institution préscolaire (école maternelle) à Dakar, ci-dessous à gauche, des élèves sous la paillote d'une école de brousse.

Ecole de brousse en milieu rural au SénégalL'enseignement moyen et secondaire de la région de Tambacounda, la plus grande du Sénégal, compte 31 collèges et un seul véritable lycée ! Beaucoup n'ont pas les moyens d'envoyer leurs enfants en pension ou dans des familles. Ici, les chrétiens Bassaris et Tendas-Bediks sont favorisés puisque souvent les missions catholiques envoient à leur frais les meilleurs élèves dans les meilleures écoles du pays.

A Dakar, il est assez rare de voir un enfant ne pas parler français. A part dans les quartiers les plus pauvres comme Ngor, Pikine ou Yoff-pêcheur, la situation est plutôt bonne quant à l'enseignement primaire. Visitez un village comme Fongolembi ou une petite préfecture comme Kédougou et vous vous apercevrez que la plupart des enfants ne parlent pas un traître mot de Français ! Les chiffres sont parlants : 35% de la population sénégalaise seulement est alphabétisée. On peut donc considérer que l'illettrisme touchent plus de 70% de la population. Ce sont évidemment les femmes qui rendent ces chiffres si bas puisque 45% de hommes sont alphabétisés (presque un sur deux) alors que chez les femmes ce chiffre et de 20% (une sur cinq). En effet, les jeunes filles ont souvent moins de chances de se voir envoyées à l'école. Encore une fois, ces différences s'estompent fortement en région urbaine. A Dakar, on voit même la situation s'inverser petit à petit et plusieurs établissements d'enseignement supérieur voient déjà une majorité de filles dans leurs effectifs. Il est enfin à noter que si la mixité est la règle au Sénégal, ne nombreuses écoles, souvent privées, sont des écoles de filles (lycée Kennedy, Immaculée Conception de Dakar, etc...).

 Voir aussi l'article sur la scolarisation dans un village du Saloum dans le bulletin n°14
Voir les chiffres de l'éducation au Sénégal (2005) : nombre d'établissements, d'élèves et d'enseignants par ville (format PDF)

& L'alphabétisation au Sénégal de Manfred Prinz
& Le Français et les langues africaines du Sénégal de Pierre Dumont
& L'université de Dakar : institutions et fonctionnement d'André Bailleul

o LES CAUSERIES

Ce terme typiquement sénégalais désigne les réunions publiques destinées à débattre d'un thème donné ou d'informer la population d'un problème de société. Ce genre de manifestation, qui est particulièrement à la mode depuis le début des années 80, est encouragé par les ONG qui y voient un moyen simple et efficace de sensibiliser la population aux différents problèmes de société. Les sujets, très variés, tournent néanmoins le plus souvent autour des problèmes de santé : SIDA, choléra, paludisme.... mais aussi autour de thèmes socio-économiques : épargne, planification familiale, éducation... C'est pour l'étranger (souvent convié à ces causeries) un excellent moyen de connaître les problèmes rencontrés au Sénégal et les opinions que la population s'en fait. C'est dans les zones rurales que le phénomène est très visible car ces réunions se déroulent le plus souvent en extérieur au centre même du village et rassemblent l'ensemble des habitants du secteur.

Causerie en pays sérère

Voir aussi l'article sur l'ataya
Voir aussi l'article sur les "coins"

o LES TONTINES

Le mot tontine vient de Tonti, banquier italien du XVII siècle. Ce système d'épargne, aujourd'hui typiquement africain, est répandu sur l'ensemble du continent et brasse parfois plus d'argent que les banques. Cet argent qui échappe aux institutions du pays rend cependant d'immenses services à la population et est géré de façon exemplaire. La tontine est avant tout un système de répartition des ressources à l'échelon local. En effet, la tontine dépasse rarement le cadre du quartier ou du village. Au Sénégal la tontine est presque exclusivement gérée et utilisée par les femmes. C'est sûrement la cause de la confiance qu'inspire ce mode d'épargne auprès de la population. Le principe de la tontine sénégalaise est simple : chaque semaine la mère de famille donne une somme fixe (généralement entre 500 et 1000CFA) et mensuellement une ou plusieurs familles se voient attribuer à tour de rôle et en toute transparence (souvent en présence d'un conseil de femmes) une somme importante. Le crédit restant peut être attribué à une famille particulièrement ou momentanément dans le besoin. Cette somme attribuée à l'avance permettra à la famille nécessiteuse d'avoir une importante somme avant que son tour n'arrive.

Voir aussi l'article sur les tontines et les mutuelles dans le bulletin 13

& Le système des tontines en Afrique de C. Mayoukou

o LA PAUVRETÉ

TalibéDe nombreux visiteurs étrangers sont surpris de voir un certain niveau de vie à Dakar. Ces personnes, qui ne sont pas à blâmer vue l'image qu'on ne cesse de donner de l'Afrique dans les médias, s'attendent à leur arrivée à l'aéroport de Yoff à voir des cases africaines en plein centre de Dakar ! Il faut bien faire la nuance entre la pauvreté d'un pays, et la pauvreté de ses habitants. Le Sénégal est en effet un pays pauvre bien qu'il soit plus riche que quatre de ses cinq frontaliers. C'est donc la puissance économique et militaire régionale. Cela permet au moins aux Dakarois d'avoir un niveau de vie que beaucoup d'Africains envient. La télévision couleur est ainsi entrée dans la majeure partie des foyers dakarois. Et la solidarité sénégalaise fait que adultes et enfants n'ayant pas de télévision y ont néanmoins accès grâce à un parent ou voisin. Ainsi personne ne rate le combat de lutte dominicale ou le match France-Espagne ! Cette solidarité se manifeste également par le partage des décodeurs Canal Horizons et des antennes permettant de capter TV5 , RFI , MCM , MTV, etc... L'électricité est également généralisée puisque 98% des foyers Dakarois ont du courant chez eux. Là encore les «arrangements» y sont pour quelquechose puisqu'un même compteur, et donc un même abonnement, profite souvent à plusieurs familles. Paradoxalement l'eau est présente dans beaucoup moins de foyers que l'électricité. Mais c'est aussi un problème de traditions. En effet, l'eau est souvent achetée aux fontaines publiques qui sont un lieu de palabre excellent pour les ménagères (c'est notamment le cas dans les villages lébous de Ngor, Yoff, ou Ouakam mais également dans les quartiers les plus pauvres de Pikine). Dans la banlieue dakaroise de Thiaroye ou Pikine, de nombreuses concessions familiales tirent encore leur eau d'un puit. Photo : un petit talibé (photo de P. Clément)

Un pauvre fouLe téléphone est également un service rarement présent dans les foyers. Mais les télécentres, véritable phénomène sénégalais fourmillant dans tous les quartiers, remplacent avantageusement les abonnements coûteux de la Sonatel. De plus, le téléphone portable s'étant généralisé, le nombres d'habitants équipés d'un GSM est supérieur à celui des possesseurs d'une ligne fixe.
Ainsi les Dakarois bénéficient d'un niveau de vie enviable en Afrique de l'Ouest. Les infrastructures sont régulièrement entretenues et l'éclairage nocturne est omniprésent. De nombreux nouveaux quartiers ont été bâtis en toute intelligence et leur convivialité n'est pas à critiquer. Tel est le cas de quartiers de classe moyenne comme les S.I.C.A.P. Liberté, Sacré-Coeur, Amitié ou Baobab, de quartiers populaires tels que les Parcelles Assainies, les H.L.M., Patte d'Oie, ou Bop et des quartiers réservés aux nantis comme Point E, Fann, Hann-plage, les Almadies, ou Mermoz.

Voir la page sur les quartiers de Dakar

Cependant, même si les bidonvilles du type «favelas» brésiliennes n'existent pas, de nombreux quartiers populaires ont connu une expansion anarchique et la construction sauvage fait qu'il est difficile d'y vivre ou plus simplement d'agrandir son logement. Dans ces quartiers démunis, il n'est pas rare de voir dix personnes ou plus dormir dans la même pièce. C'est le cas du groupe Pikine-Guédiawaye-Thiaroye, sans contexte le plus difficile à vivre du pays. Si la misère existe au Sénégal, ce n'est pas dans les zones rurales mais bel et bien dans cet ensemble de quartiers à la démographie galopante dont la population a dépassé celle de Dakar il y plus de dix ans. Surpopulation, pauvreté, insalubrité (certains quartiers sont inondés 6 mois sur 12), manque de transports, chômage, épidémies, etc... rendent Pikine explosif : la délinquance y a explosé ces dernières années et l'espoir des jeunes de sortir un jour de cette situation est bien faible. Braquages à mains armée ou viols en réunion, phénomène absent il y a 10 ans peuplent désormais régulièrement les pages "faits divers" des journaux sénégalais.

L'espère des habitants de ces quartiers réside dans la «parcellisation» des terres à l'Est de Dakar. Ceci permettra de dégorger les quartiers pikinois bordant ce secteur Est en créant des nouveaux espaces viabilisés à Malika, Yeumbeul ou Keur Massar. Suite aux inondations de 2005, plusieurs plans de relogement ont justement été mis en place dans ces nouvelles terres qui seront accessibles plus facilement grâce à la nouvelle autoroute à péage qui d'ici 2010 arrivera jusqu'au carrefour de Diamnadio (croisement Thiès-Mbour).

Quoi qu'il en soit, qu'ils habitent dans de nouveaux quartiers ou dans les pires, le mot d'ordre des jeunes Sénégalais est «débrouillardise» et beaucoup sont des "xossluman" (démerdeur). Moins d'un Dakarois sur cinquante est employé à plein temps et touche un salaire. Tous font donc de petits boulots occasionnels leur permettant d'aider la famille, de se vêtir et de sortir. En outre, dans les parties traditionnelles de la banlieue lébou (Ouakam, Ngor, Yoff, yarakh) bon nombre d'habitant peuvent avoir une activité tournant autour de la pêche quand ils n'ont rien d'autre à faire. Ngor, Yoff, Yarakh et Bargny sont donc les villages de pêcheurs par excellence. Même les jeunes étudiants peuvent la pratiquer occasionnellement et surtout en période vacances scolaires. L'apprentissage est aussi pour cette immense classe d'âge un moyen de gagner quelques C.F.A. Mais soulignons que cet apprentissage ressemble plus à une exploitation tyrannique. Il s'exerce dans de nombreux domaines mais principalement dans la couture, les transports et la mécanique. L'apprenti n'a aucun statut et sa rémunération est laissée à l'entière appréciation du maître d'apprentissage. Elle dépasse rarement 10000CFA (15€) par mois. La durée de ces formations est en général de 3 ou 4 ans, mais elle peut être plus longue et aller jusqu'à 8 ans.

Voir la page sur le mode de vie des Sénégalais : équipement, dépenses étudiés statistiquement
Voir l'article de Corinne DERIOT sur la pauvreté à Dakar
Voir aussi la page sur la mendicité au Sénégal

& L'envers du jour : les enfants errants de Dakar de Jean-Michel Bruyère.
& Des casseurs de cailloux à Dakar : une classe ou une caste ? de Michaël Singleton
& Pauvreté ambiguë : enfants et jeunes au Sénégal - Collectif ENDA/UNICEF

o LA DÉLINQUANCE

Délinquance au SénégalLe Sénégal est un des pays d'Afrique qui a le plus faible taux de délinquance violente. Même à Dakar, elle est assez faible pour passer inaperçue aux yeux de l'étranger de passage. Elle est néanmoins en constante hausse et les vols, arnaques ou cambriolages augmentent de manière exponentielle. Le Sénégal est en passe de battre le champion du monde zaïrois dans la discipline. Les aggressions sont cependant encore rares. Même les quartiers réputés «dangereux» tels que Pikine, Thiaroye, Grand Yoff ou Grand Dakar n'abritent que de rares «bandits agresseurs». On entend cependant de plus en plus de faits divers alarmants tels que des vols à main armée ou des meurtres crapuleux.

Trafic de cannabis, principal source de délinquance au SénégalA vrai dire, le pire des quartiers sénégalais ne vaut pas, question insécurité, le plus tranquille des quartiers de Seine-Saint-Denis. Mais la plupart des Dakarois sont originaires de villages ruraux où rien ne se passe. La vie urbaine leur fait donc assez peur pour essayer de vous communiquer cette phobie de l'agression. La superstition en empêche aussi certains de sortir seuls au crépuscule. Donc, sans tenter le diable, quiconque peut se balader à n'importe quelle heure dans tout quartier de la capitale. C'est d'autant plus vrai si vous êtes en groupe. Bien-sûr, il existe quand-même une grande délinquance symbolisée ces dernières années par des gangsters célèbres tels que Ino et sa bande. Beaucoup des plus violents sont des réfugiés anglophones sans foi ni loi. Les prisons sénégalaises sont ainsi pleines de Gambiens, de Sierra-Léonnais, de Libériens, de Ghanéens et de Nigérians.

Si les aggresseurs sont finalement assez rares, excepté à Dakar, les pickpockets et les petits arnaqueurs pullulent par contre à Dakar, à Mbour et dans une moindre mesure dans les autres grandes villes sénégalaises. Il est impossible de les éviter et la seule parade est d'être plus malin qu'eux (ce qui n'est pas difficile) en les prenant à leur propre jeu. Le marché de la sécurité est juteux au Sénégal. Dans certains quartiers résidentiels, toutes les maisons ont un gardien de jour et de nuit pour surveiller la maison car le nombre de vols à domicile est hallucinant ! Tout est bon à voler, même l'antenne sur le toit. De grandes sociétés de sécurité comme la Sagam ont ainsi fait fortune sur le dos de l'insécurité des foyers. Les moins fortunés qui ne peuvent pas se payer de gardien sont donc obligés de gérer eux-mêmes la défense de leur maigre bien. Car comme toujours, ce sont les plus pauvres qui pâtissent le plus de la délinquance. Dans certains quartiers de Pikine, des milices de surveillance populaire ont donc été créées par les habitants qui se relaient à tour de rôle la nuit pour surveiller les rues ou se cotisent pour payer un gardien. Car au Sénégal, grâce à Dieu, il n'y a pas même un socialiste pour défendre d'indéfendable délinquant qui passe sa vie à faire chier les gens. Il n'y a bien d'ailleurs qu'en France qu'une salope avec un balai dans le cul pourrait se présenter aux présidentielles avec comme credo la défense perpétuelle de la vermine. Au Sénégal, quand un voleur ou un agresseur tombe entre les mains de la population, il n'a qu'à prier pour que la police arrive rapidement. Sinon, c'est la mort.

Les délinquants masculins qui peuplent les prisons sénégalaises sont répartis en plusieurs groupes. Les crimes reliés aux stupéfiants sont nombreux. Le trafic de drogue explose au Sénégal. Si la plupart des condamnations ne concerne que la vente de Yamba (cannabis), le nombre de traficants d'héroïne et de cocaïne a connu une croissance exponentielle sous le règne du président Abdoulaye Wade. Le nombre de Sénégalais incarcérés pour viols, aggressions, pédophilie ou homosexualité tend également à s'accroître. Les détenus pour vol, escroquerie, abus de confiance ou détournement de fond constituent quant à eux un bon tiers de la population carcérale.
Quant aux femmes, la majorité qui est incarcérée l'est pour voies de faits (la Sénégalaise est bagarreuse et lorsque deux mamans se filent une trempe dans la rue, tout le quartier accourt pour assister au spectacle). Les aggressions entre co-épouses sont très nombreuses et le nombre de femmes embastillées pour avoir balancé une marmite d'eau bouillante à la tête de la dernière femme de leur mari augmente un peu plus chaque année. Un grand nombre de Sénégalaises, pour la plupart très jeunes, sont également détenues pour infanticide. En effet un nombre inquiétant de jeunes filles "
enceintées" hors mariage préfèrent donner la mort à leur nouveau-né plutôt que de subir la honte au village...

Aucune nouvelle prison n'a été construite au Sénégal depuis des dizaines d'années et face à l'accroissement du nombre de détenus la solution envisagée est l'empilement de prisonniers.

Voir aussi l'article du Soleil dans la bulletin 12 sur les "gangs" de Pikine

& La criminalité au Sénégal de Meïssa Niang
& Les trottoirs de Dakar de B-M Seye. Des photos d'aujourd'hui sur les décalés, les marginaux, les fous dans la ville, au milieu de la ville, Dakar, Sénégal

o LA PROSTITUTION

C'est un véritable problème de société au Sénégal comme dans l'ensemble de l'Afrique noire. Plusieurs types de prostitutions sont observables au Sénégal. D'une part les véritables "professionnelles", d'autre part certaines femmes en détresse sociale (mères célibataires, veuves pauvres, etc...) et enfin les filles pratiquant ce que l'on appelle le "mbaraan" qui n'est ni plus ni moins qu'une prostitution occasionnelle.

La prostitution «professionnelle» touche assez peu de femmes (leur nombre est évalué par différents organismes à moins de 8000 sur l'ensemble du territoire). Seule «consolation» pour ces femmes, elles exercent en boîte de nuit ou bar sordide mais ne font pas le trottoir. Il n'y a pas ou peu de proxénétisme au Sénégal mais certains bars glauques qui ont quelques chambres de passe dégueulasses mangent allégremment sur les honoraires des dames. Ces prostituées "professionnelles" sont titulaires d'une carte sanitaire et ont l'obligation d'un contrôle médical régulier (tous les 15 jours). Victimes de violence, nombreuses sont celles atteintes du SIDA. Le gouvernement, aidé par les ONG, essaye d'aider ces filles depuis plusieurs années en les obligeant à avoir une carte sanitaire régulièrement mise à jour après examen médical et test HIV.

Si les hommes sénégalais sont les principaux clients de ces prostituées, il est également à noter une augmentation de la prostitution dans les zones touristiques telles que Saly. Certains grands hôtels (de grandes chaînes internationales...) font fonctionner ouvertement leur night-club avec cette prostitution.

Un deuxième type de prostitution réside dans la misère de certaines femmes, particulièrement en ville. Pour un certain nombre de femmes pauvres, célibataires ou veuves avec ou sans enfants, la prostitution occasionnelle demeure le seul moyen de gagner un peu d'argent.

Enfin, le "mbaraan", phénomène montant au Sénégal voit de plus en plus de femmes ou de jeunes filles (souvent étudiantes) pratiquer une quasi-prostitution pour arrondir les fins de mois ou accéder à un mode de vie supérieur. A Dakar en particulier et dans l'ensemble du pays, une catégorie de jeunes filles échangent leurs charmes contre de petites sommes d'argent pour acheter des pacotilles, perruques et vêtements coûteux «à l'européenne». Le "mbaraan" consiste à avoir un ou plusieurs partenaires réguliers qui offrent de l'argent et des cadeaux. La multiplication des partenaires favorise évidemment les MST et en particulier le SIDA. C'est le cas notamment en zone rurale ou l'usage du préservatif reste marginal.

Il existe une prostitution masculine au Sénégal. Elle est concentrée à Dakar et dans les zones touristiques. L'homosexualité est un délit au Sénégal et est en théorie puni par la loi. Régulièrement, des faits divers paraissent dans la presse et relatent des affaires de moeurs de ce type. Si la majorité des clients des prostitués masculins sont des étrangers (Européens pour la plupart), certains Sénégalais font également partie de leur clientèle. Il est à noter pour finir une généralisation de la prostitution masculine zones touristiques envers des vieilles Européennes bien que cette forme de prostitution ait un objectif plus migratoire que financier (voir l'article venir en Europe).

Voir aussi la page sur le "mbaraan"
Voir aussi la page sur la mendicité au Sénégal

& Marges, sexe et drogues &agra





HISTOIRE DU SENEGAL

15/04/2007 19:20

HISTOIRE DU SENEGAL


 

HISTOIRE

Statue de Lat Dior à DakarL’histoire du Sénégal est très riche, et même si nous n’avons pas de traces écrites, les différents récits ainsi que les légendes montrent à quel point grands hommes, guerres et conquêtes font de ce pays ce qu’il est actuellement. Le symbole du passé du Sénégal et bel et bien les fameux mégalithes que l’on trouve dans la région du Saloum et qui n’ont d’équivalent en Afrique qu’en République Centrafricaine. Le royaume Djolof, noyau de l’actuel Sénégal a été fondé par un Ndiaye (ce nom de famille existe encore !). Le Roi Ndiadian Ndiaye, aurait ainsi rassemblé les tribus wolof au début du 14e siècle. D’après des écrits précis de missionnaires portugais, ce royaume aurait disparu en 1549, à cause du Roi Amari Fall (notez également ce nom omniprésent de nos jours), prince du Kayor (contrée du Djolof) qui annexa le Baol (contrée du Kayor).

Canar Fall, chef du Baol Occidental 1904 Les décennies suivantes marquent une certaine instabilité qui renforcera le pouvoir colonial portugais. En 1456, les Portugais dirigés par le Commandant Molto (vénitien ), débarquent au Cap Vert. Néanmoins le premier véritable comptoir commercial est ouvert par les Hollandais en 1617, avec la construction de deux forts sur l’île de Gorée. Plus au Nord c’est St Louis qui est convoitée pour sa position stratégique à l’embouchure du fleuve Sénégal qui ouvre la porte de l’exploration des terres via le fleuve. Français et Anglais convoiteront St Louis. En 1677, Les Français deviennent définitivement maîtres du Sénégal avec la prise de Gorée que les Anglais tenteront (et parfois réussiront momentanément) de prendre jusqu’en 1815. L’année 1659 marque l’implantation militaire et commerciale des Français à St Louis (île de Ndar). Jusqu’en 1816, date du Traité de Vienne, la position stratégique de St Louis et de Gorée pour le commerce des esclaves feront qu’elles tomberont régulièrement aux mains de la couronne britannique.

Photos : à droite Canar FALL, chef du Baol Occidental en 1904, cliquez sur la photo pour agrandir, à gauche, statue de Lat Dior à Dakar, ci-dessous timbre sénégalais commémorant la mort de Lat Dior

Lat Dior, bataillePendant ce temps les royaumes noirs du fleuve sont décomposés par les invasions maures et Toucouleur. Dans les années 1850, les français changent radicalement leur politique économique en exploitant désormais l’arachide au lieu de la gomme. C’est également l’époque de la conquête de l’intérieur. Protêt édifie un véritable camp à Podor et en quatre ans repousse les Toucouleurs (1854). Cette même année, Faidherbe accentue la présence militaire française dans le Nord jusqu’à battre les Maures. La région est définitivement conquise et pacifiée avec la défaite du chef Toucouleur ElHadji Omar en 1859. Mais cette ardeur du colonisateur est freinée par des résistances très violentes à l’intérieur du pays : Maba Diakhou Bâ - Lat Dior Diop - Alboury Ndiaye - Mamadou Lamine Dramé - Fodé Kaba- Aline Sitoé Diatta.

&  Lat Dior le résistant de Ferrando-Durfort 

Le comptoir de Carabane à l’embouchure de la Casamance ouvre peu à peu la voie de l’actuel Sénégal. Le Cayor, dernière des provinces côtières insoumises n’est pacifiée qu’en 1885 après avoir été rendue puis reprise à Lat Dior. En 1900, même si toutes les terres intérieures n’ont pas été explorées, tous les royaumes se sont rendus à la France exceptée la Casamance dont la multitude des chefs rend difficile tout accord politique. Dakar fondée en 1857 devient le siège du gouvernement de l’AOF en 1895 et sera décrétée avec St Louis Gorée et Rufisque communes française en 1916. C’est à cette époque que les missionnaires commencent à évangéliser avec un succès très moyen le pays Sérère et la Casamance.

Tirailleurs sénégalais au garde à vous Les anciens combattants : Comment ne pas rencontrer lors d’une visite au Sénégal ces anciens combattants qui durant les guerres où la France fût impliquée vinrent donner leur vie pour ce pays si lointain. L’image du tirailleur sénégalais est vivace au Sénégal. Elle remonte pourtant à fort longtemps. C’est Faidherbe qui créa ce corps de soldats en 1857 en vue de conquérir le Nord du Sénégal. D’abord basé à St Louis, le premier Bataillon de Tirailleurs Sénégalais rattaché à l’Infanterie de Marine va se multiplier pour être présent au Soudan ou au Niger quelques années plus tard. Entre 1914 et 1918, 180 000 tirailleurs sénégalais sont recrutés pour aller combattre en France (sur ces 180 000 tirailleurs sénégalais, une minorité est en fait sénégalaise). 30 000 vont y mourir.

Tirailleurs sénégalais sur le champs de Bataille en EuropeJusqu’en 1962, ils interviendront successivement au Maroc, en Syrie, en France, en Tunisie, au Tchad et en Indochine. Évidemment de moins en moins nombreux (les derniers combattants en Indochine ont aujourd’hui plus de 60 ans) ils se rappellent avec fierté de leurs combats gagnés. Ils sont souvent décorés et se rendent en uniforme à chaque commémoration organisée par l’armée Française au cimetière militaire de Bel-Air. La pension donnée par l’ambassade de France leur permet de vivre assez confortablement malgré l'injuste différence de traitement avec leurs compagnons d'arme français. Chose curieuse, malgré les souffrances endurées à l’époque de la guerre, beaucoup de ces hommes seraient prêts aujourd’hui à y retourner. Les festivités commémoratives qui se sont déroulées à Toulon en août 2004 en souvenir du débarquement de Provence leur ont rendu hommage.

Photos : à droite, un poilu sénégalais de la première guerre mondiale et à gauche, des tirailleurs sur le champs de bataille.

&  La révolte des tirailleurs sénégalais à Cayenne, 24-25 février 1946 de R. Alexandre 

Les 4 Communes(1916) : Les Quatre Communes montrent à quel point le Sénégal a toujours été le pays africain préféré de la France. En effet, dès 1916 et pour remercier le Sénégal de son terrible effort de guerre les habitants des communes de St-Louis, Rufisque, Gorée et Dakar se virent attribuer la citoyenneté française. De nombreux Dakarois tentent aujourd’hui, documents de l’époque à l’appui, d’obtenir un passeport français prétextant de la nationalité française de leurs parents.

L’Histoire des migrations : L’histoire des migrations au Sénégal est très riche et parfois très floue. Les croyances traditionnelles véhiculées par les griots se mélangent souvent aux travaux des historiens et ethnologues. Plusieurs exemples prouvent cet imbroglio. Les Bassaris par exemple viendraient selon certains du Togo, selon d’autres (très sérieux) ils se rapprochent des Zoulous d’Afrique du Sud. Leur langue en tous les cas n’est pas nigero-soudanaise et ne ressemble donc à aucune. Les Peulhs viendraient eux aussi de très loin puisque qu’on leur attribue des origines ethiopiennes et somaliennes de part leurs caractéristiques physiques (traits fins, la peau très claire, élevage comme activité traditionnelle, etc...). Les Sérères viendraient eux selon le défunt professeur Cheikh Anta Diop du Sud de l’Egypte. Le peuple d’origine de la Casamance serait les Baïnouks qui auraient été présents bien avant l’arrivée des Diolas. Ces mêmes Baïnouks qui auraient de nombreuses similitudes avec les Bédiks du Sénégal Oriental qu’on a plutôt tendance aujourd’hui à apparenter aux Bassaris !!! Quant à Dakar, elle n’a été «wolofisée» que récemment puisque le peuple d’origine de la presqu’île du Cap Vert est le peuple Lébou qui s’est depuis presque totalement wolofisé (du moins dans la langue !). Bref, comme vous le voyez, l’histoire des migrations au Sénégal est très riche et très intéressante. Si vous en savez plus n’hésitez pas à m’en faire part !
Photo à gauche : un couple mankagne en Casamance



Commentaire de ami (06/05/2008 22:40) :

li lanla journal?blog defei nek mba mu ba nekk fi di def journalism dimlignou uai sama blo so ko kole nekut uae numu man di mel mo dak fuf sa bos ai photo ak lep......lu nek

http://amif17




les religions du senegal

14/04/2007 23:19



Autocollants de Ben Laden sur les transports en commun sénégalaisL'Afrique est un continent où la plupart des religions du monde cohabitent parfois bien, parfois moins bien. Si l'Islam est la religion dominante dans la partie Nord, ce sont les religions chrétiennes et traditionnelles qui font le plus d'adeptes au Sud d'une ligne partant du Cameroun à l'Ouganda. Le Sénégal ne déroge pas à la règle. Officiellement, il y a 88% de musulmans pour 12% de catholiques. On peut en fait affirmer que les musulmans constituent plus de 90% de la population mais qu'au moins 15% de la population pratiquent une religion traditionnelle. C'est particulièrement le cas dans les parties au Sud du pays, de la Casamance au Sénégal oriental. En outre, une grosse partie du pays sérère (région de Thiès, Fatick et( Kaolack) est constituée de nombreux catholiques. A part quelques agités intégristes et fanatiques, on peut dire que l'entente entre les communautés religieuses est très cordiale. Les mariages inter-religieux sont nombreux. Quelques incidents éclatent néanmoins sporadiquement, notamment entre musulmans de confréries différentes. Soulignons tout de même que les mourides sont particulièrement agités. Ils n'ont d'ailleurs pas hésité à saccager puis à brûler une mosquée il y a peu de temps dans le quartier dakarois de Niari Talli. Malgré tout, reconnaissons aux Sénégalais, de quelque confession qu'ils soient, la palme de la tolérance tant en Afrique que dans le monde. Mieux vaut néanmoins éviter les discussions autour de la religion... sous peine d'y passer des heures dans un dialogue de sourds. 
Photo en haut à droite : depuis le 11 septembre, Mister Bin est devenu une star au pays. La plupart des transports en commun arborent un autocollant du terroriste survolé par un Concorde. Les autocollants comme les T-shirt viennent du Pakistan et du Nigeria, pays islamistes bien connus pour leur tolérance... Amateurs de mauvais goût bonsoir. No comment !
 Fêtes religieuses et traditionnelles au Sénégal

& Le Troupeau des Songes, Le sacrifice du fils et l'enfant prophète dans les traditions des Peulhs de Souleymame Baldé et Diawne Diamanka
& Contes et mythes wolofs, du tieddo au talibé de Babacar Dieng. Les récits fabuleux recueillis ici contiennent l'héritage du système de valeurs des Tieddo, guerriers nobles et pillards, auquel s'est adjointe la religion musulmane aux principes humanistes.
& L'islam au Sénégal, demain les mollahs ? de Moriba Magassouba. État actuel de la question musulmane au Sénégal, l'activisme islamique, évolution de la société civile musulmane. Indices ou signes de l'expansion : une république islamique est-elle concevable au Sénégal ?
& Dakar et les ordres soufis. processus socioculturels et développement au Sénégal de Adriana Piga
& Radicalisme islamique au sud du Sahara de R. Otayek.  Au sud du Sahara, le réveil de l'islam voit l'émergence d'intellectuels radicaux qui entreprennent d'instruire le procès de l'Occident. Sont restitués ici quelques itinéraires de cet islam politique : des foyers de formation des élites musulmanes (Arabie Saoudite, Libye) à l'étude de situations contrastées (Nigeria, Sénégal).
& Le temps des marabouts : Itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale française 1880-1960 de Jean-Louis Triaud et David Robinson.

o LES MUSULMANS

Prières des musulmans du Sénégal pendant le Ramadan
Photo : les jours de fête musulmans (tabaski, korité, etc...) les
mosquées sont trop petites et les fidèles prient à l'extérieur

Comprendre la religion au Sénégal, c'est avant tout comprendre comment fonctionnent les différentes confréries maraboutiques du pays. Une confrérie, au sens sénégalais du terme, est un ensemble de croyants se réclamant d'un guide spirituel commun, le marabout. Unique au monde, cette organisation de la religion musulmane au Sénégal attirent les foudres des plus orthodoxes qui y voient de la pure idolâtrie envers ces marabouts richissimes qui n'hésitent pas à s'octroyer des pouvoirs quasiment divins. En outre, de nombreux Musulmans orthodoxes (souvent parmi les Peulhs ou les Toucouleurs) pour qui la représentation graphique de prophètes ou de guides religieux est sacrilège ont du mal à comprendre ces murs sénégalais couverts de peintures, d'autocollants et de photos de marabouts divers. Des marabouts Layènes qui font reculer la mer, aux marabouts mourides qui marchent sur l'eau, voici une brève présentation des confréries maraboutiques au Sénégal.

 Voir la carte IRD au format PDF sur les hauts-lieux de l'islam au Sénégal

o Les Mourides
Amadou Bamba sur de nombreux murs de DakarCette confrérie comporte moins de membres que les Tidjanes ou les Orthodoxes mais étant la plus bruyante et la plus vociférante, on la voit partout. L'importance commerciale des baol-baol, commerçants mourides illettrés, investissant en masse dans le secteur informel et émigrant dans le monde entier grâce à l'argent des marabouts, finissent de faire connaître cette dérivation de l'islam à l'observateur étranger. Le fondateur, Mamadou Bamba, est né à Mbacké-Baol en 1853. Il fut un adepte d'abord d'un Musulman orthodoxe, puis d'un Tidjane avant de créer lui-même sa petite confrérie en 1895. Dès 1884, il avait réussi à regrouper autour de lui un nombre grandissant d'adeptes. L'augmentation rapide de ceux-ci suscita les soupçons des autorités coloniales qui craignirent que le marabout ne fût tenté de recourir au Jihad à l'instar d'El-Hadj Omar. Ces soupçons se trouvèrent d'autant plus justifiés que des éléments appartenant aux familles royales déchues avaient rejoint le camp de M. Bamba. C'est pourquoi celui-ci fut arrêté et déporté au Gabon de 1895 à 1902, puis en Mauritanie de 1903 à 1907, puis placé en résidence surveillée d'abord au village de Thièene dans le Djiolof de 1907 à 1912, puis à Diourbel jusqu'à sa mort. Mais le mouridisme se développa de façon exponentielle plus particulièrement dans les provinces du Cayor et du Baol, aujourd'hui régions à cheval des provinces de Kaolack, Djourbel, Thiès et Fatick.
Un très bon site pour en savoir plus sur cette confrérie :

Photo à droite : sur de nombreuses enseignes de commerce, le cheikh est dessiné par des artistes loacaux

o Les Baye-Fall : qui sont ces troubadours que vous voyez demander l'aumône partout dans le pays ? Souvent habillés d'un grand boubou en patchwork multicolore et affublés de grigris en tous genres, ils se laissent pousser les cheveux à la façon dreadlocks des rastafaris. Ce sont avant tout des Mourides, disciples ou plutôt Talibans (talibés) des marabouts mourides. Il se disent descendant de Cheikh Ibra Fall, appelé aussi Lamp Fall ou Baye Fall (Baye signifiant «père») qui lui-même était le compagnon du grand Cheikh Amadou Bamba, le premier des Serigne Touba. C'est à ce titre qu'ils ne font que rarement le jeûne du Ramadan. Cheikh Amadou Bamba, pour remercier son disciple, exempta Lamp Fall du jeûne pour le récompenser de ses services. Ses descendants de fait en sont exempts. Ils ont leur propre conception de l'islam. Un islam plutôt libéral puisqu'il n'est pas rare de les voir fumer la Yamba (le chanvre indien sénégalais). Comme Cheikh Ibra Fall, ils ne vivent que par et pour leur marabout qui les loge et les nourrit. Tout le produit de leur mendicité va d'ailleurs à ces marabouts. En plus de cette tâche quotidienne, ils se rendent chaque année dans les champs d'arachide des marabouts et cultivent gratuitement durant toute la saison des pluies. D'un naturel souriant et bon enfant, ils sont malgré tout bornés et n'allez surtout pas discuter religion avec eux sous peine d'en avoir pour plusieurs heures de monologue montrant la véracité de leur foi. Ils sont pour la plupart issus d'une classe moyenne sénégalaise dont les jeunes privés de travail voient dans cette dévotion au marabout un moyen de donner un sens à leur vie. Certains restent dans la capitale et principalement sur l'avenue Pompidou très fréquentée des Européens. Mais la plupart sillonne le pays à pieds recevant la charité, le gîte et le couvert de la population. Parfois vous verrez de véritables manifestations composées d'un groupe d'une vingtaine (ou plus) de Baye Fall chantant et jouant de diverses percussions.
 Un site intéressant sur les Baye Fall

La grande mosquée de Toubao Touba : c'est la ville sainte des Mourides où réside le chef de la confrérie, le Serigne Touba (qui est un titre et non un nom). Sa mosquée (photo à droite) est l'une des plus grandes du continent. Cette cité, qui n'était qu'un village il y a vingt ans, a connu depuis une explosion démographique sans précédent au Sénégal. Ce serait, d'après les Mourides, la deuxième ville du pays. En fait, elle l'est si on compte les nombreux pèlerins de passage pendant quelques jours. Mais les véritables résidents sont très peu nombreux compte tenu du prix du terrain et de la construction qui est l'un des plus élevé du pays. Tous ces résidants sont donc de riches propriétaires souvent marabouts. Le rêve du Mouride étant de se faire enterrer à Touba, on comprend que de nombreux retraités dépensent leur retraite pour habiter dans la cité où est enterré Cheikh Amadou Bamba. La ville est moyennement propre et d'une monotonie unique ! Les maisons individuelles modernes s'alignent sans aucune originalité et on dirait une cité surgit au beau milieu du Sahara. Les plantes et arbres sont très rares. Lors des Magals commémorant les différentes étapes de la vie de Cheikh Amadou Bamba le nombre de pèlerins est époustouflant à tel point qu'on a l'impression que le Sénégal entier est à Touba.

o Les Talibés (talibans) : Ce phénomène, même s'il n'est pas l'apanage des Mourides, est hélas très pratiqué par les petits marabouts de cette confrérie. Le talibé est normalement un simple élève d'une école coranique qui apprend l'arabe et le coran auprès d'un instructeur. Aujourd'hui, au Sénégal, il s'agit de milliers de gosses entre trois et douze ans qui sont envoyés dans tout le Sénégal pour mendier. Mal nourris, non soignés, non habillés, c'est un véritable scandale dont s'émeuvent tous les visiteurs du pays. Les maigres recettes de ces enfants reviennent évidemment au marabout sous peine d'être punis avec de bons coups de baguette. Les parents qui confient leurs enfants à ces marabouts vivent souvent eux-mêmes dans le dénuement et pensent donner une chance à leur enfant en lui apprenant le Coran. Le phénomène des marabouts et par là des talibés engendre tous les futurs criminels du Sénégal. Les trois-quarts des apprentis dans les transports en commun et des coxers qui sont des bandits notoires s'affichent avec des médailles de Sérigne Touba. Soulignons une fois de plus que les Sérignes Touba déconsidèrent cette pratique honteuse et qu'il s'agit le plus souvent des petits marabouts oeuvrant dans les grandes villes (Tidjanes et Mourides principalement).

Voir aussi la page au sujet de la mendicité au Sénégal
Un bon site résumant parfaitement la situation catastrophique des talibés et l'origine maraboutique du phénomène.

& La confrérie sénégalaise des Mourides de Cheikh Tidjane Sy
& Les marabouts de l'arachide : la Confrérie mouride et les paysans du Sénégal de Jean Copans. Approche anthropologique de la confrérie mouride qui remet en cause les stéréotypes et les mythes des descriptions disponibles depuis 50 ans.

o Les Tidjanes
La grande mosquée des Tidjanes à TivaouaneC'est la deuxième confrérie dans le temps et la première en nombre. Son premier propagateur au Sénégal fut El-Hadj Omar Tall (1794-1864) qui s'y convertit au cours de son pèlerinage à La Mecque en 1827 et se considéra comme le Khalife ou représentant de son fondateur au Soudan occidental et œuvra dès son retour à sa propagation avec fougue. Il eut recours aux armes (1852-1864) pour établir un Etat musulman tidjane et se heurta aux forces traditionnelles et coloniales. Incapable de mobiliser les Musulmans et de les amener à le doter d'une force armée pouvant résister aux troupes françaises et leurs alliés africains et s'étant impliqué dans un conflit contre les musulmans du Macina et leurs alliés, le conquérant tooroodo, en dépit de son courage et sa détermination, périt sans réaliser son entreprise en 1864.

Photos : à droite la grande mosquée tidjane de Tivaouane, ci-dessous à gauche Abdoulaye Niass

Ibrahima NIASSE, marabout de KaolackDes marabouts enseignants qui surent privilégier la voie pacifique tels que El-Hadj Malick Sy, El-Hadj Abdoulaye Niasse, El-Hadj Abdoulaye Cissé, etc. réussirent à propager le tidianisme dans le pays aux XIXème et XXème siècles. La ville sainte du tidjanisme est Tivaouane mais Kaolack, grâce au rayonnement du grand marabout Baye Niass, est également un grand lieu de cette confrérie. Son fils Abdoulaye décédé en mai 2001 a réussi à donner une unité aux Niassènes trop souvent éclipsés par les grandes gesticulations mourides. Le Gamou constitue chaque année le grande évènement des tidjanes de Tivaouane avec des dizaines de milliers de pélerins qui se rendent dans la ville à l'appel de leur marabout.

  Voir aussi l'article du bulletin 14 sur l'influence de la confrérie Tidjane dans l'enseignement
  Voir aussi l'article du bulletin 34 sur le Gamou de Serigne Samba Fall à Kaolack

& La Tijaniyya, une confrérie musulmane à la conquête de l'Afrique de Jean-Louis Triaud et David Robinson. Confrérie souvent controversée, la Tijâniyya a été fondée en l'année 1195 de l'Hégire (1781-1782 de notre ère), à la suite d'une vision du Prophète, dans l'oasis algérienne d'Abû Samghun, par le savant et mystique Ahmad al-Tijânî (1737 - 1815). Depuis cette date, la Tijâniyya s'est imposée comme la grande confrérie africaine des XIXème et XXème siècles. Au sud du Sahara, son nom est associé au jihâd d'al-Hajj Umar al-Fûtî (m. 1864). Pendant la période coloniale, c'est la confrérie qui a connu, en Afrique de l'Ouest, les plus grands développements. C'est aussi celle qui suscite les passions les plus vives, de la part de tendances soufies rivales ou de mouvements anti-confrériques.
& La Guerre Sainte d'Al-Hajj Umar de David Robinson. Al-Hajj Umar Tal, connu dans la littérature sous le nom d'El Hadj Omar, est une des figures dominantes de l'histoire ouest-africaine au XIXème siècle

o Les Layènes
La quatrième confrérie fut créée par Libasse Thiaw plus connu sous le surnom de Limamoulaye (1843-1909). Pêcheur illettré, Libasse ne s'en lança pas moins dans la prédication religieuse en 1884 en prétendant réincarner sous la peau noire le Prophète Muhammad mort à Médine en 632. C'est pourquoi ses partisans le considèrent comme un prophète. Sa confrérie se répandit dans la presqu'île du Cap-Vert notamment parmi les Lébous, de Kayar à Rufisque.

Photo à droite : Mausolée de Seydina Limamoulaye à Yoff

Baye Laye Amoul Mass ,Yallah ko djangueul ( Baye Laye n'a pas d'égal, c'est Allah qui l'a dit !). Les Layènes constituent la quatrième confrérie musulmane après les Tidjanes, les Othodoxes et les Mourides. Chaque année une grande manifestation se déroule à Yoff, ville sainte des Layènes où est enterré Baye Laye, le marabout à l'origine de la confrérie. Ce tombeau se trouve sur la plage de Yoff et de nombreuses croyances en font un lieu magique. L'eau avant la mort de Baye Laye recouvrait parait-il une zone beaucoup plus importante de la plage. Le tombeau du marabout aurait au fil des heures repoussé la mer de 200 mètres. Les Layènes ont eux aussi une conception particulière de l'islam. Les chants des croyants sont gais et en langue lébou. De nombreux rassemblements tout au long de l'année vous permettront d'entendre ces chants où femmes et hommes chantent en coeur en battant des mains.

Voici quelques éclaircissements d'un lecteur layène qui a eu la gentillesse de nous écrire. Merci à Libasse Ka. qui nous propose les détails suivants :
«L'enseignement du fondateur de la confrérie Seydina Limamou Laye (Libasse Thiaw) repose sur le suivi scrupuleux de tous les préceptes de l¹Islam et notamment les cinq piliers dont le Ramadan. En plus il apporte des compléments à la pratique quotidienne. Pour étayer mes propos, ces quelques exemples suffiront :
1- Les ablutions : Seydina Limamou Laye demande à ses disciples en lavant leurs pieds de ne pas s¹arrêter à la cheville comme tout le monde mais de continuer jusqu¹au genou. Il recommande aussi de faire ses ablutions avant toute prière reléguant au second plan le « tîme «(*).
2- La prière : En plus de la pratique quotidienne des cinq prières, le Saint Maître recommande de chanter les louanges de Dieu avant chaque prière pour qu'on puisse se détacher de ce bas monde et communier avec le Seigneur. Seydina Limamou Laye demande à tout Layène de vivre avec le « Zikr « «(**) car elle constitue la nourriture de l¹âme.
3- Le Ramadan : Le jeûne en milieu layéne revêt un caractère particulier vu l¹intensité dans laquelle il est vécu. Le Ramadan constitue un moment de communion et de recueillement. Durant cette période, les Layènes célèbrent chaque soir la nuit du destin (qui n¹est fêté que lors du 26ième jour par les autres musulmans) dans une grande ferveur religieuse traduisant une volonté de vivre pleinement les bienfaits de ce mois béni.
Je vous recommanderais vivement de bien lire un ouvrage du Professeur Assane Sylla intitulé Le Mahdi ce qui vous permettra de mieux vous imprégner de la doctrine layène qui mérite d¹être mieux connu.
Libasse Ka.»
(*) tîme : faire ses ablutions de manière mimique.
(**) zikr : chants religieux ( en wolof ou en arabe)

Un site internet très complet sur le confrérie layène au Sénégal

  Voir aussi l'article du bulletin 30 sur le 120ème anniversaire de l'Appel de Baye Laye

& La confrérie layenne et les Lébous du Sénégal de Claude Laborde.

o La Quadiriyya
C'est la représentation la plus orthodoxe des Musulmans au Sénégal. Loin de l'influence des marabouts talibanisant les enfants du pays, c'est également la plus tolérante. La branche animée par la Zawia des Kounta exerça très tôt une influence durable sur les familles religieuses de l'AOF. La branche mauritanienne (le mouvement est né au Maroc) dirigée par la famille du Cheikh Mohammed Fadel a été à l'origine de l'implantation du mouvement au Sénégal.

o LES CATHOLIQUES

Pélerinage catholique à PopenguineS'ils sont très largement minoritaires, leur ferveur est incontestable. La plupart des Diolas, des Balantes, des Manjaks, des Mankagnes, des Bassaris, des Tendas-Bediks, des Coniaguis, et de nombreux Sérères et Baïnouks sont catholiques. Certains le sont traditionnellement depuis le début de la colonisation (Sérères), d'autres ont été évangélisés au milieu du siècle (Diolas), tandis que les Bassaris et les Bediks viennent à peine de recevoir les premiers missionnaires. Cette chronologie est d'ailleurs flagrante lorsqu'on écoute les prénoms chrétiens des différentes ethnies. Les prénoms sérères sont souvent démodés depuis longtemps en Europe (comme ceux des Antilles) : Rose, Rosalie, Justin, Bernardin, Saturnin, Thérèse, Augustin, Yvette, Léopold, Honorin, Marcel, Felicie, Firmin, Anatole, Aimé...... A l'inverse, dans les ethnies plus récemment converties, les prénoms sont ceux que l'on entend aujourd'hui en France : Phillipe, Eric, Jean-Marc, Sébastien, Nadège, Sophie..... Des manifestations spectaculaires sont organisées par le clergé local et toute l'opération marketing (T-shirt, télévision, casquette, radio ....) font de ces rassemblements des succès : pèlerinage à Popenguine (photo à gauche), Fête Nationale de la Jeunesse, etc....
Après de très nombreuses années de dominance européenne dans la hiérarchie religieuse sénégalaise, les croyants sénégalais sont désormais présents à tous les échelons jusqu'au plus haut : évêques, archevêques (Théodore Sarr est archevêque de Dakar depuis 2001) et un cardinal (sérères et diolas) représentent le pays à Rome ! Les missionnaires restent néanmoins européens (en bas à gauche la mission de Kédougou).

Mission catholique de KédougouA l'inverse des Musulmans, il n'y a pas au Sénégal de temples monumentaux. La cathédrale de Dakar datant du début du siècle (construite par le fondateur des orphelins apprentis d'Auteuil, Daniel Brottier) est très sobre et finalement très peu africaine. Différentes autres églises et chapelles ont été construites sans pour autant en faire des chefs-d'œuvre d'architecture (en haut à droite la cathédrale de Saint-Louis du Sénégal). L'effort humain des organisations catholiques donnent aux chrétiens sénégalais une très bonne image qui n'est démentie nulle part même pas dans les régions les plus musulmanes du pays. (Caritas, Enda Tiers-Monde, et les centaines de dispensaires qui soignent sans distinction Chrétiens et Musulmans). Les ministres catholiques du gouvernement de l'ancien président Abdou Diouf (comme Robert Sagna à l'agriculture ou Jacques Baudin à la justice) donnent en outre une reconnaissance nationale aux Chrétiens du pays. Le nouveau «président-talibé» semble beaucoup moins tenir à cet équilibre au sein de la nation.
Voir la page spéciale sur le catholicisme au Sénégal
Voir aussi la page sur Popenguine
Voir aussi la page sur les "coins du Sénégal"

L'Abbaye de Keur Moussa connu pour ses chants et ses produits du terroir.
Le site des joyeux pères piaristes espagnols d'Oussouye qui avec leurs actions dans les domaines de la formation et de l'éducation sont une bénédiction pour le Kassa.

& Le bienheureux Daniel Brottier d'Alphonse Gilbert. Le père Daniel Brottier, béatifié en 1984 par le pape Jean Paul II, est un héros fabuleux de notre temps: missionnaire spiritain au Sénégal, il se révèle un éducateur hors pair ; aumônier volontaire au front durant la guerre de 1914, il brave le danger pour demeurer constamment en première ligne avec ses soldats. Avec l'appui de Clemenceau, il fonde l'Union Nationale des Combattants. Au retour de la guerre, son prestige suscite la générosité de milliers de Français à travers tout le pays pour édifier à Dakar le fameux Souvenir africain.
& Église locale et crise africaine : Le diocèse de Dakar de Léon Diouf. Si cet ouvrage traite d'abord de Dakar et de sa région, il y a assez de similitudes entre pays d'Afrique noire pour qu'une bonne part de ce qui se passe dans un pays en matière de crise se retrouve, mutatis mutandis, dans les autres pays. Le témoignage recueilli à partir d'un seul pays peut servir à ancrer la réflexion dans la réalité africaine la plus profonde.  

o L'ANIMISME

Fête diola animiste en CasamanceQue dire de l'animisme si ce n'est que c'est la religion officieuse de 75% des Sénégalais ! Certes seuls quelques Casamançais, Bassaris, Coniaguis ou Tendas sont ouvertement et uniquement fétichistes. Leurs noms, leurs fêtes, leurs rites sont ancestraux et rendent hommage aux esprits et aux ancêtres. Les amulettes, masques, gri-gris et potions magiques préparés par quelque sorcière ermite sont utilisés quotidiennement par la famille. Mais à côté de ces animistes «de souche» se trouvent la majorité des Sénégalais certes catalogués comme catholiques ou musulmans mais qui craignent ou vénèrent les esprits autant voir plus que les premiers ! Si rares sont les Sénégalais qui ne portent pas de gri-gris préparés à l'écart par un marabout. Le nombre d'amulettes ou d'ingrédients magiques vendus au marché Tilène à Dakar montre ce besoin de «paranormal».

Les guérisseurs font également partie de cet univers très africain qui respecte tant les pouvoirs réels ou supposés des forces de la nature. Souvenons-nous (et que ceux qui nous contrediront se cachent car les témoignages et les articles de journaux sénégalais sont nombreux) que pratiquement chaque année dans tout le pays et même à l'Université de Dakar on lynche ou même on tue des soit-disant «réducteurs de sexe».... Photo à droite : fête traditionnelle diola en Casamance.

& Rituels divinatoires et thérapeutiques chez les Manjaks de Guinée-Bissau et de Casamance de Maria Teixeira. Dans le royaume de Babok en Guinée-Bissau et dans les communautés originaires de ce territoire, émigrées au Sénégal, les prises en charge des infortunes personnelles et communautaires sont faites de manière privilégiée par les femmes. Par des rituels divinatoires et thérapeutiques au cours desquels elles connaissent parfois des états de conscience modifiée, elles réajustent la société manjak à un environnement mouvant, donnent une intelligibilité aux événements et permettent à la communauté d'affronter les perturbations du monde.
& Médecine traditionnelle, religions et divination chez les Sérères Siné : la connaissance de la nuit de S. Kalis 
& Les Bassari du Sénégal : fils du caméléon de J. Girard






DAKAR

25/02/2007 16:14

DAKAR


          Vous venez de débarquer au Sénégal, et vous pensez qu’il faut, pour le découvrir, foncer à l’autre bout du pays pour y chercher «l’authentique» (comme disait Hugolin). Détrompez-vous ! DAKAR, sous ses airs de ville-champignon polluée, est une citée très agréable à vivre et à visiter. Chaque quartier y a son charme, son ambiance. Se balader à pied ou flâner en taxi est un véritable plaisir pour peu qu’on se débarrasse vite des vendeurs à la sauvette.                    Les nuits dakaroises sont de plus très animées jusqu’à des heures avancées... du matin. Les marchés, les rues commerçantes, les quartiers sont vivants et on se surprend à découvrir des trésors dans chaque ruelle de la presqu’île.                                                                               Du marché Colobane aux paisibles ruelles de Ouakam ou du Grand Yoff casamançais à la surpeuplée Pikine, connaître Dakar et sa banlieue en détail demande des mois et des mois de marche, d’observation, de discussion et souvent d’amitié.

Commentaire de papisna (01/03/2007 21:01) :

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